Rist : "La puissance de l’imaginaire, les enfants l’ont naturellement et j’essaye de cultiver ça"
- PetitSaintEx
- 2 juil. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 juil. 2021

Suite à la rando graff, Rist a accordé une interview exclusive
aux journalistes du Club Journal.
Propos recueillis par Quentin, Gwenn et Yanis.
Racontez-nous votre parcours.
Je viens de Vichy dans l’Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Cela fait 20 ans que je pratique le graff mais j’utilise aussi d’autres médiums tels que la photographie, la sculpture etc.
Comment vous est venu votre surnom ?
A mes débuts, je me suis fait attraper pour un de mes blazes (surnom qu’un artiste se donne) et j’ai décidé alors de changer de nom pour être plus anonyme. L'enchaînement des lettres “R.I.S.T.” m’est venu ; inconsciemment je pense m’être fait influencer par un autre graffeur nommé “MIST” dont j'aimais beaucoup le nom et le travail.
Comment vous est venue cette passion ? Quelles ont été vos motivations pour ce métier ?
Cette passion m’est venue en regardant des graffeurs pratiquer et j’avais un attrait pour le dessin depuis mon enfance. Ces raisons m’ont motivé à en faire mon métier et je voulais aussi transgresser les règles…
Le graff est-il un métier ?
Oui bien sûr ! Dans mon cas, je graffe par passion mais je gagne aussi de l’argent en faisant des performances muralistes, des ateliers auprès de jeunes (centres sociaux, établissements scolaires) et d’autres publics. Les œuvres que je fais sur mon temps libre viennent comme ça par impulsion ; je ne fais pas attention au marché ni à quoi que ce soit d’autre.
Quel est le graff dont vous êtes le plus fier ?
Je suis particulièrement fier du travail réalisé avec Julien (alias Scoe) pour Maison France Confort au printemps 2019. C’était à l’occasion du centenaire de l’entreprise et cela nous a pris 15 jours. Le graff est composé de plusieurs fresques qui retracent des grands moments : ce sont comme des captations de l’instant !
Voici ci-dessous l'œuvre mentionnée par Rist : la fresque de 90 mètres de long réalisée à l'occasion du centenaire du groupe alençonnais "Maisons France confort".
Prise de vue : Gwenn Montage : N.Angot
Musique : "Fallen Tree" de Nolan Čapek, album "I Am Here", 2020
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Certaines idées me sont déjà inspirées par les demandes que l’on me fait (commandes, ateliers thématiques, concours de graff). Quand ce n’est pas le cas, les processus créatifs viennent à moi par hasard. Le dernier graff que je suis en train de faire est constitué de lettres qui forment des labyrinthes. Mes processus créatifs ne se ressemblent pas, un moment je fais des mandalas, des maisons déracinées, des graffitis traditionnels, des calligraphies…
La puissance de l’imaginaire, les enfants l’ont naturellement et j’essaye de cultiver ça. Beaucoup de personnes qui me côtoient me disent que j’ai une imagination d’enfant mais oui ! Je me donne un minimum de contraintes et j’essaye de rester un maximum libre.
Pensez-vous que les graffeurs ont tous un style unique ?
Les graffeurs s’influencent les uns les autres, mais il y a autant de styles que de graffeurs. Des gens à la base imposent leur style, et d’autres suivent. Et ce n’est pas forcément négatif de suivre, quand la création est bonne. Je m’en suis rendu compte quand j’avais peint avec Popay, un célèbre artiste espagnol. Quand tu peins avec des personnes qui l’ont fait beaucoup plus de fois et qui sont très talentueux, souvent c’est difficile de se trouver des qualités, tu te fais influencer, tu te fais embarquer dans leur « délire ».
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